On a pu voir l’installation ce que tu penses que je suis n’est pas ce que je veux être de Sarah Smith dans le cadre de l’exposition des finissants et finissantes au baccalauréat en arts visuels L’ART À L’ACTE du 1er au 17 juin au 390, rue de Saint-Vallier Est.
Le prix est une bourse de 400 $ accompagné d’un texte critique de l’œuvre.
Sarah Smith
ce que tu penses que je suis n’est pas ce que je veux être
par Alain-Martin Richard
Quel titre émouvant ! Ce dédoublement de soi dans le regard de l’autre est inscrit dans les étranges figures qui grimpent sur les murs ou s’enferment dans des cadres. Figures abstraites qui se déploient comme des nœuds gordiens, des entrelacs qui se contractent et se détendent, ouvrant des trous, fermant des issues, construisant des formes organiques peut-être non fonctionnelles. La ligne traverse les œuvres de Sarah Smith ; cette ligne est le prolongement de ses veines, la fibre qui s’emmêle ou se ramifie pour devenir bulbes, pour devenir mots.
Le titre de son installation picturale pourrait aussi s’appliquer à ses autres interventions qui posent toujours la question cruciale. Celle de l’identité, bien sûr, mais surtout celle de l’être mis en équilibre entre deux points de vue qui peut-être ne se rencontreront jamais. Alors cette ligne devient la matière brute, le matériau métamorphosé en œuvre qui se fait et se défait sous l’impulsion du moment. Et dans cette tension, surgissent parfois, en un profond malaise, des mots chocs sur des coussins moelleux, « motherfucker », « marde », « vagin », là où on ne les attend pas.
Par sa bourse Garde-fou, Folie/Culture reconnaît la démarche d’une jeune artiste préoccupée par l’éternel problème du « devenir soi » et de l’inclusion de cette singularité dans le tissu social. Ce sont là des préoccupations qui sont le fondement même de Folie/Culture et le travail de la jeune artiste Sarah Smith nous semble en ce sens très folieculturien. Nos félicitations !