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Folie/Culture a clos la thématique Marchez sur des œufs! et invité les artistes, penseur.se.s et citoyen.ne.s à explorer comment le rien peut se glisser entre le savoir et le faire comme une force qui interroge, détruit et désorganise.

Marchez sur des œufs ! est une injonction insupportable puisqu’elle commande l’immobilité. Il est en effet impossible de marcher sur des œufs. Cette marche attendue est plutôt une suspension dans la contrainte du corps. Marcher sur des œufs devient une dénégation de la dynamique du vivant. Comment marcher tout en étant paralysé par la facture même du sol !

Folie/Culture aura, en 2019-2020, déménagée, fait de la radio, animer des ateliers et des expositions aux plaisirs de la grande démesure de cette aventure.

Nous savons la réussite de la soirée de projection Désanimés 3, du grand événement POST-, des ateliers de création Les honneurs, des Empreintes à porter, des lancements de la publication Le grand banquet du 33e et nous savons le départ à la retraite de Céline. Ceci dit, nous connaissons, vraisemblablement, peu à propos du Phénix, de l’oiseau de feu, de la réincarnation.

Une 33e année de Folie, de belles folies. Comment ne pas souligner les superbes échanges lors du Grand Banquet? Ces artistes participants qui ont fait part de leur vision et leur adhésion à ce qui fait vivre Folie/Culture depuis tant d’années. Une 33e année qui se termine et qui laisse des traces, ainsi que des départs. Une 33e année bousculée par l’annonce de coupures et par des changements dans la façon dont l’organisme sera subventionné. Une 33e année qui, à l’image de nos désirs, a certainement permis de briser quelques contraintes, quelques limites, et qui a, j’espère, influencé les valeurs collectives vers plus d’ouverture, plus d’inclusion.

Folie Culture, c’est plus de 207 personnes qui se mobilisent, réfléchissent, créent afin de briser les mythes et les fausses croyances liées à la santé mentale. Les diverses actions menées cette année, dans la continuité du thème de La normalité ostentatoire, ont joué un rôle positif quant à la sensibilisation, à l’information et à la promotion en santé mentale. Exposition collective, interventions dans l'espace public, projections vidéo, encan de gifs animés, ateliers de création, publication d'un nouveau Cahier Folie/Culture sont autant d'événements ayant élargit le spectre de la normalité.

Qu'est-ce qu'être normal ? La thématique 2015-2016, portant sur "la normalité ostentatoire", a certainement aidé à s'interroger sur la normalité. Outre l'équipe de Folie/Culture, c'est toute une communauté (participants, artistes, travailleurs communautaires...) qui, en bénéficiant des réflexions autour de la question, a tenté de mieux comprendre la pression, voire l'oppression que notre société a exercée autour de la santé et principalement la santé mentale.

Chaque année, la grande créativité de Folie/Culture l’amène à proposer des activités et des projets uniques, souvent inédits. L’organisme a cette année multiplié les collaborations avec d’autres organismes culturels, sociaux et communautaires tant à Québec qu’à Montréal, à Saguenay et même en France. On trouvera, tout au long de ce rapport, pas moins d’une quinzaine de projets qui témoignent de la singularité de Folie/Culture, mais aussi de son originalité et de sa pertinence.

Les activités de Folie/Culture concourent, avec celles des intervenants des milieux spécialisés, à favoriser l’inclusion des personnes qui souffrent de problèmes de santé mentale et à contrer la stigmatisation dont elles sont victimes. Et à vivre leurs rêves ! « L’art est un anti–destin », disait Malraux.

La folie et la culture forment un tandem indissociable. Au cours de la dernière année, et dans la foulée des états généraux, ce curieux mélange fut régulièrement au coeur des échanges du conseil d’administration. Comme le disait récemment Alain-Martin Richard du comité de programmation, définir le modèle « folieculturien » est un défi perpétuel lors de l’élaboration des activités de Folie/Culture et ce, depuis ses tout premiers débuts.

Sous la thématique de l’extase, une série étonnante d’activités ont été proposées par Folie/Culture; on en trouvera l’écho dans le présent rapport annuel. Soulignons toutefois que l’aboutissement de ce sujet exaltant se concrétisera par un grand rendez-vous à l’automne 2012.

Cette année a été marquée par les seconds États généraux. Comme un nouveau souffle, ces discussions ont permis de revoir les racines de l’organisme tout en se tournant vers le futur. J’ai personnellement apprécié rencontrer les pionniers, discuter avec les membres de la place de la culture et de la folie dans la société et articuler les orientations pour l’avenir. Prendre un temps de réflexion permet un ancrage puissant. Tant que la culture et que la folie vont se côtoyer et partager des frontières, nous serons actifs. Et le dynamisme et la nécessaire participation de Folie/Culture à la vie culturelle de Québec se sont plus que confirmés à l’occasion de cet exercice.

Fidèle à ses habitudes, Folie/Culture convie artistes, membres, public et intervenants à une variété d’événements, d’actions et d’expositions à l’intérieur d’une programmation de grande qualité. Or, tel que vous pourrez le lire, ce qui a fait la spécificité de cette année 2008-2009, c’est la mise en place d’un grand nombre d’initiatives porteuses visant le réseautage et l’ouverture à l’échelle nationale et internationale. Grâce à un nouveau site web bilingue, Folie/Culture se tourne vers un positionnement pancanadien et s’apprête à s’ouvrir sur le monde. De ce fait, des collaborations à venir ont été mises en chantier : l’exposition Habitations nomades sera tenue en 2009 à Saskatoon grâce à un échange avec AKA Gallery.

Chose certaine, c’est ce que la programmation 2009-2010 nous a permis d’explorer. Plusieurs activités ont donné au terme loser une dimension nouvelle et imaginative. Entre autres, lors de l’événement d'octobre dernier, nous avons pu constater l’ampleur et le dynamisme du travail de l’organisme. Conférenciers et artistes professionnels se sont engagés dans une intense démarche réflexive et créative pour l’événement Loser. Débats, performances, œuvres en tout genre ont donné une couleur particulière à cette fin de semaine où les oubliés avaient une place privilégiée.

Si l’année 2006-2007 se voulait être LA grosse année (DSM-V+), 2007-2008 n’a sûrement pas été un « lendemain de veille ». À peine remise de ses émotions, l’équipe a repris le travail et a relancé toute une série d’actions comme seule Folie/Culture sait le faire.

On se souviendra également de l’année 2006-2007 pour la tenue de l’événement international DSM-V+ que nous présentions en octobre dernier et qui s’inscrit dans la ligné du Festival international Folie/Culture de 1984 et de 1987. Beaucoup d’efforts de recherche de financement et d’organisation à effectifs réduits. Des résultats plus que satisfaisants.

Derrière : l’année écoulée. Encore une fois, de très nombreuses activités, dont certaines auront même permis de renouveler le genre « Folie/Culture », ce qui est tout un tour de force après tant d’années d’existence.

Chez Folie/Culture, on n’a pas vraiment de recettes. Et peu de restes. La plupart du temps, on a gratté les assiettes et ramassé les miettes. Même si quelques fois, on se retourne pour analyser nos passés troubles. Pour contester le passé, comme le démon de Ronfard ?

Vingt ans... Quand, en 1984, quelques personnes d’Auto-Psy et d’Obscure ont décidé de créer un pont entre leurs réflexions et de faire un grand festival international sur la folie et la culture, je suis sûr qu’ils n’imaginaient pas tous les échos que cet événement aurait.