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1 janvier 1970

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Alegría Gobeil, « Performance sacrificielle sur l’art sacrificiel » (2019). [avec l’image de la performance de Victoria Stanton, Sharpshooter (top five hits: 3.33 RPH version), 2014]

 


Sans teinte d’oxymore, Folie/Culture célèbre l’assignement à résidence de l’artiste Alegría Gobeil. C’est ainsi que, mettant fin à l’assignement à résidence de Paul Kawczak, l’organisme poursuit avec ce programme d’artiste assigné.e pour une seconde année.
 
Ce programme met en lumière la polyphonie de la locution assignée à résidence dans le domaine carcéral, légal, social ou encore artistique. Aujourd’hui, l’expérience d’assignement à résidence est ainsi devenue si largement monnaie courante dans notre actualité qu’il apparaît quasi saugrenu d’assigner un.e artiste à résidence pour le ou la soutenir pendant un an. Ainsi, cette seconde édition, sera l’occasion non pas d’incomber ce qu’il incombe déjà à plusieurs d’entre nous, mais bien un support à l’artiste pour ses recherches orbitant autour de notre thématique : Marchez sur des œufs!. C’est ainsi que Folie/Culture portera son regard sur cet.te artiste pendant un an, ou ielle sera convié.e à chercher, créer ou se perdre autour de notre thématique bisannuelle.
 
Pour Artiste assignée à résidence, Alegría Gobeil expérimentera comment des pratiques et postures psychiatrisables exécutées dans le cadre d’une démarche artistique permettent d’échapper au pouvoir répressif des structures étatiques et des sanctions psychiatriques, tout en remettant en question la distanciation que de telles démarches peuvent mettre en place avec les personnes psychiatrisées.
 
Pour s’y prendre, c’est par l’élaboration de conférences-allocutions et d’écrits performatifs qu’ielle se penchera sur les discours créés par et sur l’art performance auto-violent (coupure, brûlure, morsure, etc.), ses modes de présentation et son institutionnalisation, ainsi que le rapport que de telles pratiques entretiennent avec la psychiatrisation.


Alegría Gobeil fait appel à des postures historiques ou fictives considérées comme étant improductives, nuisibles, invivables. Ielle articule sa démarche autour du mythe de la souveraineté des gestes et d’une critique de l’activation de libertés individuelles au caractère supposément automatiquement émancipateur et subversif.
 
Dans une pratique performative, textuelle et installative qui tend vers la non-action, ielle effectue un retour constant à des œuvres, gestes et vécus qui sont psychopathologisés et psychiatrisés, portant une attention particulière aux actes constitutifs d’une identité genrée. La re-prenonciation, la retranscription, la mémorisation et la parole spéculative sont des outils qu’ielle utilise largement lors de performances. Adaptant son discours et ses sources au contexte dans lequel il se déploie, ielle tente un jeu sur les codes langagiers de validation institutionnelle qui font autorité dans les lieux au sein desquels le travail prend place.
 
Ielle est basé-e à Tio’tia:ke/montréal, où ielle travaille présentement à s’institutionnaliser en tant que chercheureuse en faisant une maîtrise en arts visuels et médiatiques à l’UQAM et à se désindividualiser par une contamination croisée en se collant à des projets collectifs artistiques et politiques. Le titre de son mémoire est, pour l’instant, « Pratique de l’auto-violence : élaboration de protocoles performatifs sur la rentabilité sociale, artistique et universitaire des gestes psychiatrisables ».
 
Alegría Gobeil a présenté son travail dans plusieurs villes du soi-disant québec (Centre Skol, OFFTA, Fonderie Darling, RIPA, CDEX, Festival d’art performatif de Trois-Rivières, Atelier Silex, Folie/Culture, Le Lieu, LEGS) et dans plusieurs appartements, ruelles, locaux universitaires, soirées de performance initiées par des artistes émergent-e-s et autres espaces alternatifs aux mode institutionnel de circulation du travail artistique.

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